Je court-circuite un peu l’ordre chronologique et laisse provisoirement
de côté la régate, l’autre tour en buggy, la pêche en haute mer,… pour parler
de l’actualité brûlante.
Mardi soir, nous avions en effet prévu notre dernière
activité avant la journée consacrée au départ et à bien profiter de la chaleur
de la plage et du soleil.
Après différents coups de fil infructueux, nous avions enfin réussi à
caser une balade à cheval sur la plage.
Finalement, ce n’est que vers 17h (au lieu de 16h
initialement) que l’organisateur nous retrouve à la pousada avec 4 chevaux.
Benoit ayant décidé de ne pas y aller, c’est avec Elisa que nous partons sur
nos fières montures.
Après un passage au pas dans les rues du village, nous
rejoignons la plage où s’enchainent trots et galops. Le cheval de Louise, plus
petit que les autres ne semble pas d’humeur véloce et reste à la traîne avec
l’organisateur.
Le soleil descend très vite sous ces latitudes et après
45mn, nous faisons demi-tour sous une lumière faiblissante.
Le cheval de Louise a fini par se réveiller et alterne un
petit trot saccadé avec un galop plus confortable.
Nous décidons alors avant la nuit noire de lancer un dernier
galop. Mon cheval prend un peu d’avance, Louise prévient Sylvie qu’elle ne se
sent pas stable sur la sa selle mais ne parvient plus à ralentir. En effet, les
chevaux n’étant pas sortis de la journée, ils avaient finis par être assez
nerveux et n’avançaient plus que rarement au pas avant cette ultime cavalcade.
Sylvie essaie alors de passer devant Louise pour la ralentir
mais le petit équidé gris ne s’en laisse pas compter, fait un écart, accélère encore. J’entends
alors un cri derrière moi : Louise est tombée !
Il me faut ce qui me parait une éternité pour enfin arrêter
mon cheval et effectuer un demi-tour auquel il rechigne vraiment. Ce n’est
qu’au pas qu’il consent à revenir. C’est finalement en courant, après avoir
confié les rênes à Elisa que je me précipite vers Louise déjà entourée du gars
et de Sylvie. Elle a très mal au bas du dos. Les circonstances de la chute
restent floues pour elle. Elle pense être tombée sur le dos. Ne croit pas avoir
été touchée par un cheval, contrairement aux affirmations de notre accompagnateur.
Malgré la douleur, les premiers signaux sont
rassurants : elle répond normalement aux questions, elle n’a pas perdu
connaissance, les orteils bougent, elle n’a pas envie de vomir.
J’essaie d’arrêter un buggy, mais son conducteur, ne comprenant
sans doute pas ce qui se passe, poursuit sa route dans l’obscurité qui
règne à présent.
Je suis retourné auprès de ma fille, quand un pick-up venant
dans mon dos s’arrête. A son volant, Jérôme, le suisse qui a volé en début de
séjour avec Louise et Benoit en parapente. Un jeune homme parmi les personnes
qui l’accompagnent s’approche de Louise fait un diagnostic proche de celui que
j’avais fait mais plus complet (examen des cervicales, des pupilles).
Il propose alors de la transporter en s’aidant d’une planche
de kite-surf comme d’un brancard improvisé. Je m’oppose d’abord à ce projet. Je
préfère attendre les secours pour ne pas aggraver une éventuelle lésion par des
gestes inappropriés. Le jeune homme me répond alors qu’il est pompier et que ce
sera bien plus rapide. Ces gestes semblent surs, et je décide alors de le
laisser faire. Louise est basculée avec le maximum de précaution sur la planche
glissée dans son dos. On l’installe à l’arrière du pick-up débarrassé à la hâte
de ce qui l’encombre. Je lui tiens la main, impuissant, elle pleure et se
plaint de la douleur, ce sont des instants affreux durant lesquels je ne peux
qu’essayer de la rassurer. Sylvie qui a commencé à organisé la communication
avec Europ-assistance (je comprends mieux son insistance à ce sujet !) et
ceux restés à la pousada, notamment Benoit, s’installe comme elle peut au bord
de la benne.
Le trajet jusqu’à l’hôpital ne dure qu’une dizaine de minute
grâce à un raccourci qui nous fait éviter le village mais Louise souffre à
chaque cahot.
Elle est prise en charge, Sylvie et moi restons auprès
d’elle, Jérôme reste avec nous pour assurer la traduction. Les premiers examens
se succèdent avant de la conduire à la radio.
Dans cette salle fraîche et un peu vétuste, une angoisse
terrible m’étreint malgré mes paroles rassurantes destinées à Louise :
avec un peu de chance, rien ne sera cassé, ce ne sera qu’une douleur forte due
au choc mais on rentrera bientôt et cet incident ne gâchera pas ces vacances
merveilleuses.
Les clichés sont effectués. Jérôme nous quitte finalement
après avoir traduit les différents scénarios qui lui ont été expliqués. Le
médecin examine les clichés. Il craint une éventuelle fracture sur le haut du
fémur.
Le professeur à qui il demande confirmation ne peut pas
statuer non plus. Les manipulations sur Louise qui pourraient appuyer le
diagnostic sont difficiles à réaliser en raison de la douleur.
Une piqûre pour atténuer celle-ci est faite au grand
désespoir de Louise. Elle fait cependant rapidement effet. On parvient enfin à
ôter son pantalon, et on retourne à la radio pour une 2ème série de
clichés. Louise serre les dents et on parvient à la positionner un peu sur le
côté afin d’avoir un meilleur angle.
Au retour dans la salle d’examen, celui-ci se poursuit
devenant de plus en plus rassurant : la jambe gauche bouge, elle peut même
se mettre en position assise. Les radios confirment que tout semble en place.
C’est donc terriblement soulagés que nous pourrons quitter
l’hôpital qui ne nous demande aucun paiement : service public oblige !
Je dois tirer mon chapeau à ce personnel médical très gentil
qui a pris en charge Louise bien plus rapidement que je ne le craignais et qui,
malgré des installations un peu datées selon nos standards a fait preuve d’un
grand professionnalisme.
Un taxi nous permet enfin de rejoindre le groupe qui nous
attend autour du plat préparé par Careca et Laura.
Benoit s’est improvisé barman et nous sert des Caïpirinhas
délicieuses (Ana avait raison, c’est encore meilleur sans la peau du citron
vert).
Comme dans Asterix, tout finit bien autour d’un banquet où
les langoustes et la caïpi remplacent avantageusement les sangliers et
l’hydromel.
Oh lala quelle histoire ça a du être terrible .... Mais heureusement tout finit bien ...
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